Choléra pour cadeau de Noël

Dans les boîtes aux lettres, déjà, les catalogues de jouets.
Dans les grands magasins, déjà, des rayons entiers de chocolats et des calendriers de l'Avent.
Dans les magasins de décoration, déjà, sapins, guirlandes et neige artificielle.
Ainsi, c'est déjà Noël ?

Je m'engouffre, alors, dans la brèche. Souhaitez-vous des idées de cadeaux ?

Voici une première piste :

Choléra !
Joseph Delteil !



Impossible de résumer le livre. Insistons plutôt sur le fait qu'il ne date pas d'hier. Première édition, 1923. Premier public : les surréalistes enthousiasmés, Pierre Drieu La Rochelle époustouflé, Henry Miller enflammé.

L'intrigue, qui n'en est pas une : un homme, trois femmes (jeunes) prêtes à lui offrir leurs charmes. Quoi d'autre ? Dans le fond, quelle importance ! Tout le reste n'est que littérature, au sens propre. Des images poétiques, des phrases sublimes. De l'amour et de l'absurde. Ici l'Espagne, là Bayreuth. De la fantaisie, c'est tout ce qui compte.

Imaginez-vous, déambulant dans une aile d'un musée d'art d'avant-garde. Certaines toiles vous rebutent, vous n'y voyez aucun intérêt, elles sont parfaitement obscures.
D'autres, en revanche, vous étreignent et refusent de vous lâcher. Vous restez une matinée harnaché à elles, incapable de vous en défaire. L'image vous happe, la composition vous éblouit. Lorsque vous essayez de faire un pas de côté pour poursuivre la visite, vous restez immobile. Elles communiquent avec vous, et vous voulez que la conversation dure toujours.
Ainsi des dix-sept chapitres de ce roman.
Avant-garde parfois opaque, avant-garde souvent génial.

Choléra !
Joseph Delteil !

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