Enfermée volontaire
Certainement qu'une des terreurs les plus universellement partagées – après les clowns, bien évidemment – est celle d'être enfermé dans un asile de fous. Sain d'esprit, conscient d'être la victime d'une méprise, vous affirmez avec force que votre état mental est normal et que vous avez toute votre raison. Puisque personne ne partage votre avis (sinon, pourquoi seriez-vous là ?), vous vous agitez et, devant l'injustice, hurlez que vous n'êtes pas fou. Passant, ainsi, pour un fou, puisque vous êtes incapable de vous contrôler. La sentence est terrible, on vous garde plus longtemps encore dans l'asile, entouré par des fous véritables, des gens au regard vide, abandonnés par leur esprit, les mains tremblantes, dialoguant avec des ombres. C'est effrayant. Personne ne souhaite vivre une chose pareille, vivant comme Cassandre à se débattre pour convaincre des médecins désintéressés de leur erreur. La plus grande folie serait de plonger d